Bault, “Micro Macro” : son nouveau solo show à découvrir à la galerie Vincent Tiercin à partir du 29 janvier
Plongez dans l’univers du street artist Bault pour son premier solo show au sein de la galerie Vincent Tiercin. À découvrir du 30 janvier au 27 février.
Les peintures de Bault présentent une ligne spontanée, saccadée et rythmée par des flux de couleurs. L’artiste travaille par touches colorées, privilégiant les mélanges directs et une attention à ce qui émerge au fur et à mesure de sa rencontre avec son support. Cette technique rejoint sa pratique picturale dans l’espace public. Les accidents que produisent ses outils de peintre l’intéressent et il en joue pour renforcer les effets de mouvements et de vie dans ses peintures. L’artiste se laisse emporter par sa ligne qui frotte la surface et qui se mêle à la fluidité de ses couleurs.
Son œuvre semble trouver ses sources dans son observation des arts africains, haïtiens, des tags brésiliens. Son intérêt pour l’art pariétal influence également sa manière de dessiner. Depuis quelques années, il développe un bestiaire hybride de figures mythologiques. Au fur et à mesure de son temps passé à faire cheminer sa plume sur son support, sa ligne devient quasi automatique.
Nourri par son attrait pour les costumes traditionnels et les parures, Bault compose des visages paysages. À partir d’une mosaïque de couches de papiers colorés déchirés, il promène sa ligne qui fait apparaître ensuite des masques constitués de motifs, cercles, écailles, traits. Ces peintures incarnent la figure du sauvage et renvoient à des récits et au folklore. Elles convoquent également une quête archéologique d’un monde disparu. L’artiste crée sa propre mythologie tout en nous faisant songer à des territoires marqués par un art du vêtement, de la fête et des rites.
Ce retour vers un monde primitif se révèle notamment dans sa série de peintures consacrées aux pierres, cet élément qui inspire toutes sortes d’histoires. Il fait surgir des roches monumentales dont on perçoit la multitude de facettes. La pierre tel un minéral, un prisme où se révèle des reflets des couleurs de la nature, apparaît alors comme un espace inépuisable à contempler.
Son regard porté sur des constructions en ville donne aussi naissance à une série de peintures consacrée à des bâtisseurs d’une architecture archaïque, qui fait référence à la Tour de Babel, ce mythe qui continue d’inspirer les artistes. Des figures à l’expression quelque peu terrifiante semblent construire ensemble un monument. Ses œuvres racontent la fragilité humaine, une société où les individus tentent de bâtir ensemble une cité.
Les peintures de Bault nous proposent un va et vient, du détail d’un élément extrait d’un territoire vers un espace aux multiples strates qui invitent à être observé. Cette exposition nous conduit à un voyage vers des mondes ancestraux dans lesquels la place est donnée aux récits, aux costumes et aux croyances. De ses peintures de masques à celles consacrées aux roches et aux constructeurs, se découvre une attention à la géologie, à ce qui fonde notre humanité, à un rapport au sol, à la terre et aux éléments à regarder, au-delà à préserver.
Pauline Lisowski, critique d’art contemporain.
À propos de Bault
Né à Rodez, Bault a gardé de son enfance rurale la connaissance précise des architectures végétales, des anatomies entomologiques, qu’il combine avec un art consommé de la greffe.
Bault étudie aux Beaux-Arts d’Avignon puis aux Arts Décoratifs de Strasbourg. Outre le graffiti, qu’il pratique depuis 1997, il y expérimente l’art vidéo, le graphisme, l’illustration, disciplines qu’il exercera ensuite de nombreuses années.
Muraliste exclusif, il affirme désormais son style où la figure se substitue à la graphie. Son univers onirique au surréalisme post-moderne l’installe très vite parmi les street artists les plus originaux.
Des murs de Paris, ses créatures gagnent ceux d’autres villes et continents, au fil de voyages riches en rencontres et chocs esthétiques.
Aujourd’hui, il vit et travaille à Sète et à Paris. Ces territoires qu’il a sillonné produisent des labours fructueux, dans une mixité de techniques en accumulations et samples, villes, banlieues, bidonvilles et campagnes se collisionnent aux couleurs d’un hip-hop mâtiné de métal, à la fois fluide et grinçant.
Vernissage en présence de l’artiste le vendredi 29 janvier et le samedi 30 janvier à 14h.
[Source : communiqué de presse]
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